13 octobre 2010

Hop ! Hop !


Le 2 octobre 18h30 au lendemain de mon dernier article dépressiogène ci-dessous je suis allé avec Val faire une petite course nature du côté de Sathonay, un joli petit village bien chiant, bien mort à moins de 8km de Lyon c'est quand même con d'être tombé là bas. Après avoir eu une pensée émue pour les Sathoniens qui ne sont pas prêts de Sathonièrent vu l'angoisse qui les étreint d'habiter là, on s'inscrit dans une joyeuse ambiance de kermesse africaine. C'est que la petite coursette qui réunit quand même 300 personnes à 12h de la RuninLyon a pour objet le financement de projets pour un village du Mali : Niongono. Nous avons l'honneur de partir sous le feu de Garfield Darien vice-champion d'Europe du 110m haies. on y va tambour battant dans le groupe de tête. Je sens que j'ai les meilleures jambes de ma courte et piteuse carrière d'athlète je tiens facilement le deuxième groupe dans la longue descente. Valérie (1ère féminine à ce stade) m'envoie des signaux de "Au secours t'es un grand malade de partir comme ça si tu ne ralentis pas tout de suite je demande qu'on t'enlève la garde des poissons rouges". Bon moi tu me connais bien maintenant, autant en négo je me débrouille pas mal, autant sous la menace je cède. Alors gentiment je cède. Je cède et laisse filer ce qui aurait pu être ma meilleure course. Du coup on finit tranquillement la course à l'arrière. Grosse ambiance à l'arrivée. retour maison vers 22h, pasta. Massages. Etirement. Réveil 7h pour aller courir le 10km du RuninLyon. Dans les pentes en trottinant pour rejoindre le départ nous convergeons à plusieurs milliers de coureurs croisant des pelotons de bringueurs qui plissent les yeux face au soleil titubant dans cette côte à 12%. Des probables frères de bringues, je m'en veux de ne pas être plus solidaire moi qui ait déjà vécu cela si souvent.
La place Bellecour est noire de .... monde, bon OK c'est du bon gros cliché de journaleux. Je te la refais. Place Bellecour, 8h45, village départ du RuninLyon, des coureurs partout, une animation Boddy sculpt, dossards, épingles à nourrice, bisous, bisous, serrage de pince, bisous, bisous, quoi quoi ? (t'as vu ? pas un verbe) ben oui je ne fréquente que des coureuses, les coureurs ça sent pas bon. Manifestement la météo a jeté du monde dans la rue ce matin. Enorme succès. Du coup c'est gros bordel, mais on s'en fout, l'objet de cette course est simple faire un footing avec 10 000 potes dans Lyon. Les temps de machine et la course de machin qui a peut être gagné le semi pendant que je terminai le 10km on s'en tape un peu. Mais quel pied !!! une bonne grosse fête poulaire !!

As-tu noté que la photo n'a absolument rien à voir avec la course camarade lecteur ? Oui ? c'est bien tu connais Lyon, tu as gagné le droit de venir me shooter sur RuninLyon 2011.

1 octobre 2010

UTMB Blues

Un titre en forme de provoc, mais qui reflète un état qui m'envahit depuis le retour de Chamonix. Le grand trail de l'été est un beau projet en soi, mais qu'entraîne t'il en réalité? quelle charge mentale et physique est dispersée dans l'exercice ?

Pendant trois ou quatre mois, l'obsession gagne du terrain, il conquiert une part de ma détermination chaque geste du quotidien est évalué, il sert ou il dessert l'objectif. Les vacances sont programmées en fonction des phases d'entrainement. la destination n'est pas négociable ce sera la montagne. La montagne parcourue chaque jour d'un train qui ne permet pas de partager ce moment en famille. Le fond de la cave, celui où trônent fièrement les grands crus se sent abominablement délaissé, la gastronomie abdique, les fromagers du village me montrent du doigt.


Toutes les abaques de décrue vitesse le disent je n'ai aucune chance de passer les barrières horaires sur cette course et pourtant par deux fois je finis très honorablement devant des convois de types qui me mettent allégrement 15 minutes sur dix kilomètres. Cette saison : barrière horaire sur Nivolet Revard ratée pour trois minutes, barrière passée à trente secondes sur le trail Ecrins, passée quatre minutes après mais autorisé à continuer sur le marathon chaberton (vive l'Italie!). Sur toutes ces courses je finis dans la poignée de derniers. A Chamonix je me retrouve avec des coureurs cette fois-ci sélectionnés sur critères sportifs, pourquoi finissais-je entre le milieu du classement en 2008 et le 3ème quart en cas de gros clash comme cette année après avoir évolué dans la première moitié entre Champex et Catogne ?


On peut quand même considérer que 10% du peloton n'a jamais pris la peine de choisir le bon matériel, que parmi eux la moitié se retrouve derrière moi à cause de ça. Mais ça ne suffit pas à l'expliquer non plus. Les arrêts aux ravitaillement gérés comme des pauses restaurant doivent aussi faire quelques dégâts (cette année Arnuva 3mn, Fouly 6mn, Trient 6mn permet au plus de gagner 100 places) mais n'expliquent pas ces différences.


Si le physique ne le permet pas alors c'est le mental, La détermination, la relance permanente, une agressivité contre soi même pour avancer encore. Ne pas lâcher, ne jamais lâcher. Se faire trois fois la cheville dans la descente de Trient et continuer sans ralentir n'est pas normal. Si ce n'est pas normal d'où cela vient-il ? le mental ? Ça se mesure comment le mental? Il est où le réservoir ? Comment se remplit-il? Est-il pour moi plus gros que celui des autres? Osais-je taper dedans jusqu'à la dernière goutte et pas les autres? C'est encore mystérieux, ce qui est certain c'est qu'il est vide depuis 4 semaines. Vide est le bon mot, le vide généré par la disparition brutale de ce qui m'anima pendant 4 mois du fait de sa réalisation, le vide de ce réservoir magique qu'est le mental.


Et pourtant le physique est là...


C'est quand déjà la SaintéLyon ?