29 avril 2014

Dans la peau d'un trailer PRO

Ainsi va la vie qu'il faut définir ses objectifs avec sérieux et s'y atteler avec rigueur. J'ai dit rigueur et pas austérité, quand quelqu'un dit rigueur j'ai tout un paquet d'amis qui entend austérité alors je précise. Le sérieux c'est adapter son objectif avec sa condition physiologique de départ, sa condition physiologique d'arrivée et ses possibilités de passer de l'une à l'autre. A titre d'exemple en 2013, finir l'UTMB était un objectif adapté aux cinq semaines de préparation que j'avais à ma disposition. Je l'ai fait c'était dur mais j'y suis parvenu en perdant 10 kg en 4 semaines et en bouffant du dénivelé aussi goulûment que j'enfournais les tomates et le jambon blanc par kilos. 

Evidemment si à ce moment là j'avais été pro je me serai susurré à l'oreille, "mec, 36h c'est bien parce qu'après en ville quand un type fait: le tour du mont blanc c'est une chouette rando, il faut combien de jours pour le faire?" j'aurais pu envoyer un "dans le week end temps de trajet et douche comprise, une journée et demi sur les sentiers en étant un peu énervé" oui mais voilà je n'étais pas pro. 

Et bien je viens de passer pro, enfin je viens de me mettre dans la peau d'un trailer pro. En effet mon contrat prenant fin le jour de la clôture de l'UTMB et vu que j'ai des kilos de congés à solder je viens de décider de me consacrer à un objectif sérieux c'est à dire entrer dans le top 200 de la Courmayeur-Champex-Chamonix. Vous pouvez l'appeler par son acronyme CCC elle préfère. Ses mensurations font rêver 101km et 6100m de dénivelé positif même si ses copines l'appellent "la petite" car elle représente souvent le premier pied qu'on pose dans l'enfer de la préparation à sa grande sœur, donc "la grande" qui a des mensurations très imposantes avec 170km et 10000m de dénivelé positif. 

Si je n'étais pas pro je me serai fixé d'arriver entre la moitié et le deuxième tiers du peloton soit entre 23h et 24h de course avec la même préparation qu'en 2013 c'était tout à fait envisageable (1700 partants environ 1350 arrivants). 

Mais voilà cette année je suis pro alors je vais me fixer un objectif qui semble impossible au vu de mes 95kg du moment et mon 9'30 sous le tunnel de la Croix-Rousse (1763m). J'annonce donc un top 200 c'est à dire environ 19h.

Concrètement ça veut dire quoi ? Ça veut dire des entrainements bi-quotidien les mardis, mercredis, jeudis et vendredis avec une journée de repos les lundis et des sorties longues à très longues les samedis et dimanches.

La journée de semaine type : 
- Sortie à jeun au réveil de 40 minutes les premiers jours à une heure trente ensuite
- repas 
- sieste 
- fractionné en côte, à plat, VMA ou seuil c'est selon.

Les week end entre 50km/2000mD+ et 100km/6000mD+ en deux jours.

Passer de 95kg à 82kg pour le marathon du Mont Blanc avec un objectif de 7h10 le 29 juin, 13kg à perdre en 61 jours représente donc un déficit moyen quotidien de 2000kcal en ne tenant pas compte de la prise de masse musculaire. Enfin je devrais descendre à 76kg pour fin août avec reprise d'un à deux kilos de recharge glucidique soit 78kg le jour du départ.

Avec ça j'avais prévu d'atomiser mon ami Mitch, mais voilà son aventure s'est arrêtée là : http://www.extra-bold.net/article/comment-vie-bascule-1er-avril-du-cote-mauvaise-blague/ je courrais donc seul. Ma stratégie était simple pour le taper, Michel vomi toujours toutes ses tripes au km 50 soit dans la montée de Champex-Bovine je devais donc le passer en trombe sans un regard le laissant chancelant aux environs du ravito de Trient. Il va falloir que je fasse sans mon Mitch je le laisserai prendre sa revanche quand il le souhaitera ;) 

Tous ceux qui me connaissent vont conclure: "il abuse ce n'est ni sérieux ni raisonnable, il n'a pas et n'aura jamais le niveau" et tous ceux qui me connaissent leur répondront "Le problème c'est qu'il va le faire ce con"

12 février 2014

C'est reparti, par l'UTMB bien sur quoi de mieux pour causer !

Après deux années d’errances sur les réseaux sociaux j'ai décidé de revenir vous voir via ce blog sur lequel j'ai partagé mon amaigrissement, ma découverte du trail et de la montagne qui défile dessous. Twitter me saoule il est le réceptacle de la bêtise érigée en droit et du ricanement dressé en juge. Son seul intérêt, avoir débarrassé facebook d'une grande masse de connards, il en reste rassurez-vous. Je continuerai à gentiment alimenter mon compte twitter @Bicshow (que certain-e-s prennent pour un pseudo anonyme, lol mdr comme on dit là-bas). je continuerai en revanche à partager sur Facebook, qui est un vrai espace d'échange, ma passion de la montagne avec vous Bicshow également comme quoi c'est super anonyme comme pseudo. J'ai ouvert une page pour échanger quelques chronos entre passionnés dans le tunnel mode doux magnifique de la Croix-Rousse, une autre qui ne vit pas encore mais ça ne saurait tarder Running Tourism qui va être consacrée aux plus beaux spot de la planète à parcourir runnings aux pieds venez vous exprimer et partager vos "secret spots". Enfin et c'est pour plus tard la mise en route d'une page Free Van qui va également collecter les plus beaux spots les bons plans pour passer une ou plusieurs nuits au chaud dans son Van en s'échappant autant que possible des parcs à campings cars. Les vans faisant moins de 2m ils accèdent à tous les parkings. Surtout les plus beaux 

Je rattraperai le retard des publications notamment mon aventure sur l'UTMB tout en commentant l'actualité du Running, ça va donc être un joyeux bordel pendant quelques semaines, mais vous aimez ça bande de coquins. Et si Arthur a un poil de temps promis je refais la bannière qui date.

On commence tout de suite par les sujets qui fâchent et les nouveautés pour les inscriptions sur l'UTMB 2015 soit 8 points en 2 ans et en 3 courses ainsi qu'une expérience de montagne exigée. Comment cela est perçu par la commnuauté ? ça chauffe déjà sur Kikourou 

Durcir l'expérience requise pour s'inscrire permet d'aborder cette course en ayant vécu le trail pour éviter de tomber dans l'idiotie de l'alpinisme consumériste, qui se voit chaque été à Chamonix: faire le sommet du Mont Blanc comme première sortie en alpinisme.







Techniquement, sportivement et physiologiquement on peut se préparer correctement et comme premier trail faire l'UTMB c'est à dire sans même avoir rempli les conditions préalable des points, on peut même le faire en à peu près deux fois moins de temps que moi (soit 22h30). Mon propos ne vise pas ce versant là de cette course mais la partie un peu mythique qu'on a du mal à quantifier. En effet je considère, et je ne prétends pas parler au nom d'une majorité, que l'UTMB est LA course de montagne mythique, de part le fait qu'elle parcourt un sentier qui ne l'est pas moins en faisant le tour d'un sommet qui l'est encore plus (l'alpinisme est né dessus), du fait de la qualité de sa médiatisation et de l'attrait qu'elle suscite parmi nous. Je trouve regrettable de ne pas profiter du parcours de quelques années de découverte de cette activité de courses en courses se forgeant une expérience, des souvenirs des émotions et surtout des amis que l'on aura plaisir à voir à Chamonix, coureurs ou non, la dernière semaine d'Août. Une fois réalisé ce tour magique en course on pourra sereinement continuer sa quête d'aventure personnelle. Vouloir tout tout de suite, je trouve cela idiot, en réalité je trouve cela dommage. Ma comparaison avec l'ascension du Mont Blanc est évidente il suffit de voir se presser les meutes de débutants découvrant les crampons sur la mer de glace en été deux ou trois jours avant d'en tenter l'ascension. Je trouve également cela idiot. J'ai choisi une autre voie, je ne veux l'imposer à personne même si je défends avec passion mon choix. Je suis alpiniste, je n'ai jamais fais le Mont-Blanc j'y monterai avec mes filles quand elles seront prêtes elles auront 12 ans et 15 ans cette année après 3 et 5 années d'alpinisme à mes côtés (oui sans guide) elles gambadent sur la glace vive dans des pentes supérieures à 40 degrés parfois même sans poser le piolet par terre et sautent joyeusement au-dessus des crevasses. Elles vont tenter leur premier 4000m en juin avec une jolie approche en peaux de phoque. Nous ferons ce 4000 ensemble et dans un deux ou trois ans (peut être plus) quand elles réclameront de gravir le Mont-Blanc (moi je n'ai jamais abordé la question) je leur dirai OK on y va (par les mulets peut-être même). Voilà ma conception de l'approche de nos grands projets. Toute notre vie tourne autour de la consommation rapide de ce que nous propose la société et j'ai choisi de prendre le temps pour réaliser ce que je considère comme des grandes choses. 











25 mai 2011

Reprise du vélo, Ventoux

Le samedi de Pâques gros crapahut sur la crête des Alpilles, dimanche de Pâques j'ai fait l'ascension du Ventoux dans les nuages à pied en 2h30 en petite forme, en haut plein de cyclistes. Normal ! j'ai eu envie de le faire aussi. Problème : dernière sortie sur la route avril 2008 pour la scott 1000 bosses, mais bon avanti, reprendre le vélo par l'ascension du Ventoux, je trouve que ça a un certain charme. Le soir même, de retour à Arles (les parisiens disent EN Arles) j'ai squatté le vieux vélo de mon père 17 ans (le vélo pas mon père) 3*7 vitesses fourche en carbone quand même 10.5kg . Je suis monté le lundi en 2h15 plus un petit stop pour un coca au chalet Reynard. je l'ai fait par Bédoin dont on dit que c'est le plus dur. De toute façons il faut bien le monter ce Ventoux. La première partie dans la forêt est chiante on ne sait jamais où on est. Et le compteur qui chute, on s'accroche aux virugules, le panneau indique 9%, on se dit allez pas moins de 8km/h. 11% là on s'insulte "non mais si t'es pas capable de rouler à 7,5km/h en vélo mais monte à pied gros sac!!". Puis on sort des arbres dans un désert de pierres on voit le sommet avec sa célèbre antenne. Et là on envoie du steak, la petite barre verticale de la dizaine réapparaît fièrement sur le compteur. Un cycliste me rejoint j'ai unmaillot Rhône Alpes, lui PACA, il me dit qu'il a gagné une étape ici il y a dix ans lors du tour PACA. Qu'il a repris le vélo il y a 3 semaines, je réponds "moi, il y a deux heures". Dernier virage à droite suivie d'une énorme rampe vers la ligne, je m'arrache et le plante au sprinte. Arthur a fait un petit montage vidéo très sympa, merci. Il se moque quand même non ?

12 mai 2011

Des nouvelles de l'Everest


J'ai enfin des nouvelles de Nathalie Lamoureux qui se trouve au camp de base avancé coté Tibétain et va tenter l'Everest sans oxygène.
moi: t'es en ligne ??? donne des nouvelles Nathalie !
nathalie: je suis à 6400 metre.
moi: cool vivante donc tu tentes quand le sommet ? météo ?
Envoyé jeudi à 11:07
nathalie: oui. trop contente d'avoir fait la directe 5000 m 6400 m en 11 heures. j attends la fenetre meteo, pas avant le 17 le 17 c'est la pleine lune et la reincarnation du lama !!!!!
moi: Si ça se trouve il va se réincarner en toi au sommet de la déesse.Tu montes au camp2 après demain? à 7200?
Envoyé jeudi à 11:10
nathalie: j attends une meteo plus fiable. le 15 ou le 16 me paraissent bien pour monter à 7000. Dodo une nuit puis 7700 puis Dodo puis 8300, repos puis sommet. Pour l'instant l'everest est equipé jusqu'à 8300. y a trop de neige. personne n a fait le sommet
Envoyé jeudi à 11:14
moi: Tu redescends pas entre pour absorber l'acclimatation à l'altitude ?J'ai beaucoup pensé à toi dimanche, le LOU rugby est monté en TOP14 on a fait la fête avec l'équipe. On a carrément pris des douches au champagne. Une putain de bringue comme tu rafoles. Open bar absolu. Pierre Etienne Léonard vient sur le Grand Trail Ecrins 18 et 19 juin. On compte sur ta présence. Fais toi plaisir en faisant ce sommet, tout le monde y croit mais pense à nous, reviens nous voir surtout !!!
moi: Sur ta voie personne n 'a fait le sommet sur l'autre, la normale ça passe : "9 alpinistes sont parvenus au sommet le 5 mai dernier. La voie normale du Col Sud compte désormais plus de 3000 ascensions réussites.
On compte entre autre le sherpa Phurba Tashi, qui parvenait au sommet pour la 18ème fois, ayant également a son palmarès le Cho-Oyu cinq fois et le Manaslu. Il égale ainsi le reccord de Juanito Oiarzabal avec 24 ascensions victorieuses sur des 8000.
Le guide britannique Kenton Cool s'est offert pour sa part une 9ème ascension victorieuse."
nathalie: non je ne redesends pas. mon acclimattion s'est faite entre 4300 m et 5000. Après 5500 metre tu te detruits. Inutile de faire des aller retour à 7500. Je viens mettre en pratique des theories scientiques.
moi: tu as raison, le corps passe en néoglucogénèse je crois qu'il va chercher de l'énergie dans brulant les muscles et les organes relis au dessus y a eu des sommets par la voie normale
nathalie n'a pas reçu votre message instantané.

Deux vidéos à 8000m l'année dernière

13 avril 2011

Lyon Urban Trail 2011, grand clu classé !



Cette année encore j'ai fait le serre-file opu serre-fille du Lyon Urban Trail, le job consiste à fermer la course, accompagner encourager, soutenir, nourrir, pousser les derniers jusqu'à l'arrivée en-deça des barrières horaires, 7h pour 38km et 1700m de dénivelé positif avec 7000 marches d'escalier. Il fallait également libérer les bénévoles qui tenaient les carefours, aider les chronométreurs à mettre les groupes électrogène dans leur véhicule, bref un vrai travail. Un travail que je fais avec un plaisir renouvelé sur cette course unique au monde qui permet de sillonner Lyon comme jamais !!

Je remercie et félicite Arthur qui a réalisé cette petite vidéo, il ne marquera pas de points pour la Silver Cross car je ne mélange pas lmes activités mais la Chassi Gold Medals lui tend maintenant les bras. Quel talent ce petit !!!

3 février 2011

Retrouver un chemin


La suite de l'UTMB (ou UTMBis) fut compliquée, très compliquée. A la fois l'envie qui n'était plus là, la vie qui s'emballait, les repères qui devaient changer, puis non. Des bouleversements, des hésitations, des refus de sauter l'obstacle, les rimayes que l'on voyaient comme un trait du fond de la vallée s'avéraient bien plus compliquées à franchir que prévu. Après de longs efforts il fallut rebrousser chemin. Cette nouvelle course fut parsemée d’embûches que je n'ai pas su gérer. La forme fut là un temps, les suites positives de l'UTMB d'abord, me mentir un peu ensuite me firent tenir jusqu'à la Toussaint où, dans les Écrins, ce fut plus l'adrénaline et d'autres substances endogènes qui préservèrent l'illusion quelques temps encore.

Novembre, le dernier mois avant la SaintéLyon ne fut pas celui de la sérénité nécessaire. Choisir son objectif, s'y tenir, s'en donner les moyens, evaluer chaque geste au regard de l'objectif doit etre le fil d'Ariane vers sa victoire et ses ambitions. Je ne sus le faire, j'ai basculé du mauvais côté alors que j'avais de l'or dans les mains.

J'abordais la SaintéLyon la peur au ventre en sachant d'avance que tout cela s'écroulait sous mes pas. Après trente kilomètres et malgré le soutien des proches par moins dix degrés et avec des problèmes de tendons je dus renoncer. Sainte Catherine comme en 2008 marqua cet échec. Je ne la ferai plus, cette course est trop dure elle n'est pas faite pour moi, trop roulante, incourable en montée à cause de mes grosses fesses, incourable en descente à cause des bitumeux qui ne savent pas. Je n'irai plus. J'aiderai mes potes d'Extra sur l'orga et ce sera bien suffisant.

Décembre fut tout autant tumultueux, ne voyant pas que c'était déjà détruit je fis semblant de contenir me mentant encore une fois. J'attaquais les vacances de Noël avec la conviction que l'objectif était encore à portée de main. Je ne voyais pas la fragilité de l'édifice et profitant d'un poids très bas je fis quelques courses de ski-alpinisme sans voir que la forme n'était décidemment pas là. Janvier est toujours le mois de la relâche, les voeux se succèdent à eux mêmes, les amis oubliés d'un an réapparaissent et avec eux les kilos, 3 ou 4 en un mois, un par semaine 1000kcal en trop par jour pour un tiers en alcool.

Le 13 janvier traditionnelement je m'inscris à l'hivernale des coursières, couché à 4h du matin, le résultat fut à la hauteur, j'abandonnais après 12km et à 5km de l'arrivée. Deux abandons en un mois, j'ai abandonné seulement trois fois dans ma courte carrière de traileur et là deux coup sur coup. Le 20 janvier avec la dream team et le coach je pars sur le 23km du Raidlight Trail Trophy, la première et la seule faite tous les ans depuis mes débuts en 2007, Je sais le matin que la forme n'y est pas, je sais que ce qui fut un temps possible ne l'est plus, que ce qui se dessina en septembre est définitivement enterré. Je sais ce matin glacé de janvier (-10°C) en prenant ce départ, que tout est par terre, que tout est à refaire, à réinventer, à reconstruire. Qu'il me faudra du temps, que j'ai gaché une chance de m'élever. Je sais aussi que je ne finirai pas ce 23km. Alors j'agis, au fond, tout au fond, dans le noir, j'agis. Je suis parti gentiment avec Laurence en sachant que je basculerai sur le 13km. Changer d'objectif voilà comment s'en sortir. Je tente d'oublier les rêves d'automne pour s'accrocher à ces habitudes retrouvées, à ces gestes connus, à ces jours d'été du côté du Mont Blanc qui font rêver la planète trail et auxquels j'ai l'honneur d'etre qualifiés et la chance de participer. Je retrouve ces stragégies de courses savamment éléborées qui ne m'amèneront jamais sur un podium mais à ma victoire. Alors je m'accroche pendant 5km. Laurence me lâche dans la montée vers le sommet de la course. La haut, tout là haut, à mi-course, je fais ce qui me caractérise habituellement, j'accélère, déterminé à doubler du monde et n'accepter en aucun cas la réciproque. La course touche à sa fin je lutte sur le denier kilomètre pour me défaire des quatres coureurs devant moi. Je passe la ligne, la ligne, cette ligne blanche au sol que je n'avais pas vue depuis octobre, cette ligne qui marque l'arrivée. Cette ligne qui doit marquer une reconquète, cette ligne je m'y accroche, elle arrive en même temps que la validation de mon inscription à l'ultra trail du Mont Blanc. Cette ligne d'arrivée sera comme en 2007 ma ligne de départ.

13 octobre 2010

Hop ! Hop !


Le 2 octobre 18h30 au lendemain de mon dernier article dépressiogène ci-dessous je suis allé avec Val faire une petite course nature du côté de Sathonay, un joli petit village bien chiant, bien mort à moins de 8km de Lyon c'est quand même con d'être tombé là bas. Après avoir eu une pensée émue pour les Sathoniens qui ne sont pas prêts de Sathonièrent vu l'angoisse qui les étreint d'habiter là, on s'inscrit dans une joyeuse ambiance de kermesse africaine. C'est que la petite coursette qui réunit quand même 300 personnes à 12h de la RuninLyon a pour objet le financement de projets pour un village du Mali : Niongono. Nous avons l'honneur de partir sous le feu de Garfield Darien vice-champion d'Europe du 110m haies. on y va tambour battant dans le groupe de tête. Je sens que j'ai les meilleures jambes de ma courte et piteuse carrière d'athlète je tiens facilement le deuxième groupe dans la longue descente. Valérie (1ère féminine à ce stade) m'envoie des signaux de "Au secours t'es un grand malade de partir comme ça si tu ne ralentis pas tout de suite je demande qu'on t'enlève la garde des poissons rouges". Bon moi tu me connais bien maintenant, autant en négo je me débrouille pas mal, autant sous la menace je cède. Alors gentiment je cède. Je cède et laisse filer ce qui aurait pu être ma meilleure course. Du coup on finit tranquillement la course à l'arrière. Grosse ambiance à l'arrivée. retour maison vers 22h, pasta. Massages. Etirement. Réveil 7h pour aller courir le 10km du RuninLyon. Dans les pentes en trottinant pour rejoindre le départ nous convergeons à plusieurs milliers de coureurs croisant des pelotons de bringueurs qui plissent les yeux face au soleil titubant dans cette côte à 12%. Des probables frères de bringues, je m'en veux de ne pas être plus solidaire moi qui ait déjà vécu cela si souvent.
La place Bellecour est noire de .... monde, bon OK c'est du bon gros cliché de journaleux. Je te la refais. Place Bellecour, 8h45, village départ du RuninLyon, des coureurs partout, une animation Boddy sculpt, dossards, épingles à nourrice, bisous, bisous, serrage de pince, bisous, bisous, quoi quoi ? (t'as vu ? pas un verbe) ben oui je ne fréquente que des coureuses, les coureurs ça sent pas bon. Manifestement la météo a jeté du monde dans la rue ce matin. Enorme succès. Du coup c'est gros bordel, mais on s'en fout, l'objet de cette course est simple faire un footing avec 10 000 potes dans Lyon. Les temps de machine et la course de machin qui a peut être gagné le semi pendant que je terminai le 10km on s'en tape un peu. Mais quel pied !!! une bonne grosse fête poulaire !!

As-tu noté que la photo n'a absolument rien à voir avec la course camarade lecteur ? Oui ? c'est bien tu connais Lyon, tu as gagné le droit de venir me shooter sur RuninLyon 2011.

1 octobre 2010

UTMB Blues

Un titre en forme de provoc, mais qui reflète un état qui m'envahit depuis le retour de Chamonix. Le grand trail de l'été est un beau projet en soi, mais qu'entraîne t'il en réalité? quelle charge mentale et physique est dispersée dans l'exercice ?

Pendant trois ou quatre mois, l'obsession gagne du terrain, il conquiert une part de ma détermination chaque geste du quotidien est évalué, il sert ou il dessert l'objectif. Les vacances sont programmées en fonction des phases d'entrainement. la destination n'est pas négociable ce sera la montagne. La montagne parcourue chaque jour d'un train qui ne permet pas de partager ce moment en famille. Le fond de la cave, celui où trônent fièrement les grands crus se sent abominablement délaissé, la gastronomie abdique, les fromagers du village me montrent du doigt.


Toutes les abaques de décrue vitesse le disent je n'ai aucune chance de passer les barrières horaires sur cette course et pourtant par deux fois je finis très honorablement devant des convois de types qui me mettent allégrement 15 minutes sur dix kilomètres. Cette saison : barrière horaire sur Nivolet Revard ratée pour trois minutes, barrière passée à trente secondes sur le trail Ecrins, passée quatre minutes après mais autorisé à continuer sur le marathon chaberton (vive l'Italie!). Sur toutes ces courses je finis dans la poignée de derniers. A Chamonix je me retrouve avec des coureurs cette fois-ci sélectionnés sur critères sportifs, pourquoi finissais-je entre le milieu du classement en 2008 et le 3ème quart en cas de gros clash comme cette année après avoir évolué dans la première moitié entre Champex et Catogne ?


On peut quand même considérer que 10% du peloton n'a jamais pris la peine de choisir le bon matériel, que parmi eux la moitié se retrouve derrière moi à cause de ça. Mais ça ne suffit pas à l'expliquer non plus. Les arrêts aux ravitaillement gérés comme des pauses restaurant doivent aussi faire quelques dégâts (cette année Arnuva 3mn, Fouly 6mn, Trient 6mn permet au plus de gagner 100 places) mais n'expliquent pas ces différences.


Si le physique ne le permet pas alors c'est le mental, La détermination, la relance permanente, une agressivité contre soi même pour avancer encore. Ne pas lâcher, ne jamais lâcher. Se faire trois fois la cheville dans la descente de Trient et continuer sans ralentir n'est pas normal. Si ce n'est pas normal d'où cela vient-il ? le mental ? Ça se mesure comment le mental? Il est où le réservoir ? Comment se remplit-il? Est-il pour moi plus gros que celui des autres? Osais-je taper dedans jusqu'à la dernière goutte et pas les autres? C'est encore mystérieux, ce qui est certain c'est qu'il est vide depuis 4 semaines. Vide est le bon mot, le vide généré par la disparition brutale de ce qui m'anima pendant 4 mois du fait de sa réalisation, le vide de ce réservoir magique qu'est le mental.


Et pourtant le physique est là...


C'est quand déjà la SaintéLyon ?



2 septembre 2010

UTMB (?) 2010


Cette année c'est fête on a eu deux Courmayeur Champex Chamonix à titre personnel j'ai ajouté un C : Chateauneuf du Pape, j'ai faillit planter la barrière horaire de Chateauneuf du Pape.

Plein d'autres surprises à venir soyez attentifs.