25 mai 2011

Reprise du vélo, Ventoux

Le samedi de Pâques gros crapahut sur la crête des Alpilles, dimanche de Pâques j'ai fait l'ascension du Ventoux dans les nuages à pied en 2h30 en petite forme, en haut plein de cyclistes. Normal ! j'ai eu envie de le faire aussi. Problème : dernière sortie sur la route avril 2008 pour la scott 1000 bosses, mais bon avanti, reprendre le vélo par l'ascension du Ventoux, je trouve que ça a un certain charme. Le soir même, de retour à Arles (les parisiens disent EN Arles) j'ai squatté le vieux vélo de mon père 17 ans (le vélo pas mon père) 3*7 vitesses fourche en carbone quand même 10.5kg . Je suis monté le lundi en 2h15 plus un petit stop pour un coca au chalet Reynard. je l'ai fait par Bédoin dont on dit que c'est le plus dur. De toute façons il faut bien le monter ce Ventoux. La première partie dans la forêt est chiante on ne sait jamais où on est. Et le compteur qui chute, on s'accroche aux virugules, le panneau indique 9%, on se dit allez pas moins de 8km/h. 11% là on s'insulte "non mais si t'es pas capable de rouler à 7,5km/h en vélo mais monte à pied gros sac!!". Puis on sort des arbres dans un désert de pierres on voit le sommet avec sa célèbre antenne. Et là on envoie du steak, la petite barre verticale de la dizaine réapparaît fièrement sur le compteur. Un cycliste me rejoint j'ai unmaillot Rhône Alpes, lui PACA, il me dit qu'il a gagné une étape ici il y a dix ans lors du tour PACA. Qu'il a repris le vélo il y a 3 semaines, je réponds "moi, il y a deux heures". Dernier virage à droite suivie d'une énorme rampe vers la ligne, je m'arrache et le plante au sprinte. Arthur a fait un petit montage vidéo très sympa, merci. Il se moque quand même non ?

12 mai 2011

Des nouvelles de l'Everest


J'ai enfin des nouvelles de Nathalie Lamoureux qui se trouve au camp de base avancé coté Tibétain et va tenter l'Everest sans oxygène.
moi: t'es en ligne ??? donne des nouvelles Nathalie !
nathalie: je suis à 6400 metre.
moi: cool vivante donc tu tentes quand le sommet ? météo ?
Envoyé jeudi à 11:07
nathalie: oui. trop contente d'avoir fait la directe 5000 m 6400 m en 11 heures. j attends la fenetre meteo, pas avant le 17 le 17 c'est la pleine lune et la reincarnation du lama !!!!!
moi: Si ça se trouve il va se réincarner en toi au sommet de la déesse.Tu montes au camp2 après demain? à 7200?
Envoyé jeudi à 11:10
nathalie: j attends une meteo plus fiable. le 15 ou le 16 me paraissent bien pour monter à 7000. Dodo une nuit puis 7700 puis Dodo puis 8300, repos puis sommet. Pour l'instant l'everest est equipé jusqu'à 8300. y a trop de neige. personne n a fait le sommet
Envoyé jeudi à 11:14
moi: Tu redescends pas entre pour absorber l'acclimatation à l'altitude ?J'ai beaucoup pensé à toi dimanche, le LOU rugby est monté en TOP14 on a fait la fête avec l'équipe. On a carrément pris des douches au champagne. Une putain de bringue comme tu rafoles. Open bar absolu. Pierre Etienne Léonard vient sur le Grand Trail Ecrins 18 et 19 juin. On compte sur ta présence. Fais toi plaisir en faisant ce sommet, tout le monde y croit mais pense à nous, reviens nous voir surtout !!!
moi: Sur ta voie personne n 'a fait le sommet sur l'autre, la normale ça passe : "9 alpinistes sont parvenus au sommet le 5 mai dernier. La voie normale du Col Sud compte désormais plus de 3000 ascensions réussites.
On compte entre autre le sherpa Phurba Tashi, qui parvenait au sommet pour la 18ème fois, ayant également a son palmarès le Cho-Oyu cinq fois et le Manaslu. Il égale ainsi le reccord de Juanito Oiarzabal avec 24 ascensions victorieuses sur des 8000.
Le guide britannique Kenton Cool s'est offert pour sa part une 9ème ascension victorieuse."
nathalie: non je ne redesends pas. mon acclimattion s'est faite entre 4300 m et 5000. Après 5500 metre tu te detruits. Inutile de faire des aller retour à 7500. Je viens mettre en pratique des theories scientiques.
moi: tu as raison, le corps passe en néoglucogénèse je crois qu'il va chercher de l'énergie dans brulant les muscles et les organes relis au dessus y a eu des sommets par la voie normale
nathalie n'a pas reçu votre message instantané.

Deux vidéos à 8000m l'année dernière

13 avril 2011

Lyon Urban Trail 2011, grand clu classé !



Cette année encore j'ai fait le serre-file opu serre-fille du Lyon Urban Trail, le job consiste à fermer la course, accompagner encourager, soutenir, nourrir, pousser les derniers jusqu'à l'arrivée en-deça des barrières horaires, 7h pour 38km et 1700m de dénivelé positif avec 7000 marches d'escalier. Il fallait également libérer les bénévoles qui tenaient les carefours, aider les chronométreurs à mettre les groupes électrogène dans leur véhicule, bref un vrai travail. Un travail que je fais avec un plaisir renouvelé sur cette course unique au monde qui permet de sillonner Lyon comme jamais !!

Je remercie et félicite Arthur qui a réalisé cette petite vidéo, il ne marquera pas de points pour la Silver Cross car je ne mélange pas lmes activités mais la Chassi Gold Medals lui tend maintenant les bras. Quel talent ce petit !!!

3 février 2011

Retrouver un chemin


La suite de l'UTMB (ou UTMBis) fut compliquée, très compliquée. A la fois l'envie qui n'était plus là, la vie qui s'emballait, les repères qui devaient changer, puis non. Des bouleversements, des hésitations, des refus de sauter l'obstacle, les rimayes que l'on voyaient comme un trait du fond de la vallée s'avéraient bien plus compliquées à franchir que prévu. Après de longs efforts il fallut rebrousser chemin. Cette nouvelle course fut parsemée d’embûches que je n'ai pas su gérer. La forme fut là un temps, les suites positives de l'UTMB d'abord, me mentir un peu ensuite me firent tenir jusqu'à la Toussaint où, dans les Écrins, ce fut plus l'adrénaline et d'autres substances endogènes qui préservèrent l'illusion quelques temps encore.

Novembre, le dernier mois avant la SaintéLyon ne fut pas celui de la sérénité nécessaire. Choisir son objectif, s'y tenir, s'en donner les moyens, evaluer chaque geste au regard de l'objectif doit etre le fil d'Ariane vers sa victoire et ses ambitions. Je ne sus le faire, j'ai basculé du mauvais côté alors que j'avais de l'or dans les mains.

J'abordais la SaintéLyon la peur au ventre en sachant d'avance que tout cela s'écroulait sous mes pas. Après trente kilomètres et malgré le soutien des proches par moins dix degrés et avec des problèmes de tendons je dus renoncer. Sainte Catherine comme en 2008 marqua cet échec. Je ne la ferai plus, cette course est trop dure elle n'est pas faite pour moi, trop roulante, incourable en montée à cause de mes grosses fesses, incourable en descente à cause des bitumeux qui ne savent pas. Je n'irai plus. J'aiderai mes potes d'Extra sur l'orga et ce sera bien suffisant.

Décembre fut tout autant tumultueux, ne voyant pas que c'était déjà détruit je fis semblant de contenir me mentant encore une fois. J'attaquais les vacances de Noël avec la conviction que l'objectif était encore à portée de main. Je ne voyais pas la fragilité de l'édifice et profitant d'un poids très bas je fis quelques courses de ski-alpinisme sans voir que la forme n'était décidemment pas là. Janvier est toujours le mois de la relâche, les voeux se succèdent à eux mêmes, les amis oubliés d'un an réapparaissent et avec eux les kilos, 3 ou 4 en un mois, un par semaine 1000kcal en trop par jour pour un tiers en alcool.

Le 13 janvier traditionnelement je m'inscris à l'hivernale des coursières, couché à 4h du matin, le résultat fut à la hauteur, j'abandonnais après 12km et à 5km de l'arrivée. Deux abandons en un mois, j'ai abandonné seulement trois fois dans ma courte carrière de traileur et là deux coup sur coup. Le 20 janvier avec la dream team et le coach je pars sur le 23km du Raidlight Trail Trophy, la première et la seule faite tous les ans depuis mes débuts en 2007, Je sais le matin que la forme n'y est pas, je sais que ce qui fut un temps possible ne l'est plus, que ce qui se dessina en septembre est définitivement enterré. Je sais ce matin glacé de janvier (-10°C) en prenant ce départ, que tout est par terre, que tout est à refaire, à réinventer, à reconstruire. Qu'il me faudra du temps, que j'ai gaché une chance de m'élever. Je sais aussi que je ne finirai pas ce 23km. Alors j'agis, au fond, tout au fond, dans le noir, j'agis. Je suis parti gentiment avec Laurence en sachant que je basculerai sur le 13km. Changer d'objectif voilà comment s'en sortir. Je tente d'oublier les rêves d'automne pour s'accrocher à ces habitudes retrouvées, à ces gestes connus, à ces jours d'été du côté du Mont Blanc qui font rêver la planète trail et auxquels j'ai l'honneur d'etre qualifiés et la chance de participer. Je retrouve ces stragégies de courses savamment éléborées qui ne m'amèneront jamais sur un podium mais à ma victoire. Alors je m'accroche pendant 5km. Laurence me lâche dans la montée vers le sommet de la course. La haut, tout là haut, à mi-course, je fais ce qui me caractérise habituellement, j'accélère, déterminé à doubler du monde et n'accepter en aucun cas la réciproque. La course touche à sa fin je lutte sur le denier kilomètre pour me défaire des quatres coureurs devant moi. Je passe la ligne, la ligne, cette ligne blanche au sol que je n'avais pas vue depuis octobre, cette ligne qui marque l'arrivée. Cette ligne qui doit marquer une reconquète, cette ligne je m'y accroche, elle arrive en même temps que la validation de mon inscription à l'ultra trail du Mont Blanc. Cette ligne d'arrivée sera comme en 2007 ma ligne de départ.