1 octobre 2010

UTMB Blues

Un titre en forme de provoc, mais qui reflète un état qui m'envahit depuis le retour de Chamonix. Le grand trail de l'été est un beau projet en soi, mais qu'entraîne t'il en réalité? quelle charge mentale et physique est dispersée dans l'exercice ?

Pendant trois ou quatre mois, l'obsession gagne du terrain, il conquiert une part de ma détermination chaque geste du quotidien est évalué, il sert ou il dessert l'objectif. Les vacances sont programmées en fonction des phases d'entrainement. la destination n'est pas négociable ce sera la montagne. La montagne parcourue chaque jour d'un train qui ne permet pas de partager ce moment en famille. Le fond de la cave, celui où trônent fièrement les grands crus se sent abominablement délaissé, la gastronomie abdique, les fromagers du village me montrent du doigt.


Toutes les abaques de décrue vitesse le disent je n'ai aucune chance de passer les barrières horaires sur cette course et pourtant par deux fois je finis très honorablement devant des convois de types qui me mettent allégrement 15 minutes sur dix kilomètres. Cette saison : barrière horaire sur Nivolet Revard ratée pour trois minutes, barrière passée à trente secondes sur le trail Ecrins, passée quatre minutes après mais autorisé à continuer sur le marathon chaberton (vive l'Italie!). Sur toutes ces courses je finis dans la poignée de derniers. A Chamonix je me retrouve avec des coureurs cette fois-ci sélectionnés sur critères sportifs, pourquoi finissais-je entre le milieu du classement en 2008 et le 3ème quart en cas de gros clash comme cette année après avoir évolué dans la première moitié entre Champex et Catogne ?


On peut quand même considérer que 10% du peloton n'a jamais pris la peine de choisir le bon matériel, que parmi eux la moitié se retrouve derrière moi à cause de ça. Mais ça ne suffit pas à l'expliquer non plus. Les arrêts aux ravitaillement gérés comme des pauses restaurant doivent aussi faire quelques dégâts (cette année Arnuva 3mn, Fouly 6mn, Trient 6mn permet au plus de gagner 100 places) mais n'expliquent pas ces différences.


Si le physique ne le permet pas alors c'est le mental, La détermination, la relance permanente, une agressivité contre soi même pour avancer encore. Ne pas lâcher, ne jamais lâcher. Se faire trois fois la cheville dans la descente de Trient et continuer sans ralentir n'est pas normal. Si ce n'est pas normal d'où cela vient-il ? le mental ? Ça se mesure comment le mental? Il est où le réservoir ? Comment se remplit-il? Est-il pour moi plus gros que celui des autres? Osais-je taper dedans jusqu'à la dernière goutte et pas les autres? C'est encore mystérieux, ce qui est certain c'est qu'il est vide depuis 4 semaines. Vide est le bon mot, le vide généré par la disparition brutale de ce qui m'anima pendant 4 mois du fait de sa réalisation, le vide de ce réservoir magique qu'est le mental.


Et pourtant le physique est là...


C'est quand déjà la SaintéLyon ?



2 commentaires:

yvesmasson a dit…

le mental ?
la motivation = une énergie orientée vers un but "
si plus de but , plus d’énergie, pa s de perf au RV...

Se réorienter...

Mamanpat a dit…

LE 5 DECEMBRE MON POTE !

Allez rempli le réservoir avec ta motivation du moment (un bon cru, un morceau de fromage, un bon débat politique, un bon bouquin, une bonne rouquine peut-être...) !

Dans une semaine, tu rempiles !!!