
Une semaine après le Grand Trail Ecrins me voilà de retour à Chamonix pour une épreuve fétiche le marathon du Mont Blanc qui entre dans ma préparation UTMB 2010, ce sera ma troisième participation 2007 en 8h03 sur l'ancien parcours, 2008 en 7h17. La chaleur ce samedi au retrait des dossards est écrasante. Demain l'été sera chaud. Retour au Fayet pour un footing de trente minutes en montée/descente vers une superbe cascade. les sensations sont bonnes et c'est rassuré que je vais me coucher. 6h30 rendez-vous avec Sam dans le bistrot qui est dans le sas de départ. Nous sirotons un thé et décidons de prendre le départ derrière direct depuis les banquettes en skaï. Il est 7h la température de 12°C est particulièrement élevée mais reste fraiche pour qui s'est habillé ultra light. Un première donc, 5,4,3 je me lève de ma table de bar 1, 0 c'est partiiiiiiiiii !
On court gentiment à 8km/h jusqu'à Argentière Sam n'en peut plus d'attendre et part devant. M'en fiche je gère ma course comme d'hab, un bon rythme mais sans forcer jusqu'à Argentière, récup ensuite sur le sentier qui grimpe raide. Arrivé sur la route forestière je préviens mon camarade du moment que je sors la musique et les watts parceque là c'est "bourrin" et c'est parti je reprends une grande partie de ceux qui m'ont passé sur le single.

Et je continue à envoyer dans la montée vers l'Aiguillette des Posettes. La descente est drôle, on sent que la plupart des coureurs n'ont pas l'habitude, ils s'arrêtent pour mettre les mains dès qu'il y a un tantinet de rocher. Tambourinage entre le Tour et Tré le Champs. où j'arrive à midi en ayant repris près de 300 coureurs depuis le col des Posettes. Mais il y a un hic !! alors que mon alimentation jusqu'au sommet de la course était réglé comme du papier à musique : 1 gel toutes les 30mn, une douleur du type point de côté survient à l'entame de la descente. Pour ne pas être pénalisé, je décide de stopper l'alimentation et réduire à peau de chagrin la boisson jusqu'à Tré le Champs soit pendant une heure.
Fatal error !!! j'arrive déshydraté et en hypoglycémie au ravito. je suis encore dans les temps de 2008, mais : 1 - il fait facile 5 degré de plus, 2- hypo et déshydratation, 3- je vais bientôt payer le trail Ecrins d'il y a huit jours. Si en 2008 le Mont6blanc était ZE course du mois de juin, aujourd'hui ce n'est plus la même histoire. J'attaque la montée vers la Flégère tambour battant en ne me rappellant plus très bien toutes les relances de ce parcours. Ce qui devait arriver arrivé, au bout de vingt minutes plus d'essence dans le moteur. S'en suivra 1h15 de longue souffrance à lutter contre l'envie de se coucher dans le bas-côté à l'ombre comme tant de coureurs. une centaine de coureurs me doublent ce qui n'est pas pour arranger mon moral.
Mais je tiens le choc et arrive à la Flégère avec une énergie nouvelle, je vais donc pouvoir renvoyer la sauce sur les derniers 5km et 400mD+ que j'avalerai en 1h. Je monte la dernière rampe à bloc à l'asphyxie. On voit nettement sur la photo le sprint final en apnée. Les deux coureuses en bleu qui franchissent la ligne derrière moi seront classé devant, ça m'apprendra à enlever la puce de mon dossard pour l'enfouir dans une poche.
Je m'écroule sur une civière après 7h39m37s d'effort soit 22 minutes de plus qu'en 2008, je pense raisonnablement avoir perdu 15 à 18 minutes dans ma galère de la Flégère. Je n'étais donc pas en mesure de battre mon record. Tant pis retenons la date pour 2011. En 2008 j'étais descendu en courant pour me faire les cuisses, mais là impossibles, deux bières, télécabine, glace à Chamonix, frites à l'entrecôte et repos...