22 juillet 2010

Col du Glacier Blanc


Cette année pour des raisons immobilières je me dois de réorienter ma préparation. Mettre de la pente dans le tartan est la nouvelle méthode. Je ne sais pas courir sur le plat ! Ça tombe bien dans la Trace des Ducs de Savoie (111km 7500mD+) il n'y en a pas cent metres enfin si un bon kilomètre mais c'est l'arrivée à Chamonix, j'improviserai sur place. Donc finit les fartlek, les fractionnés les 30"/30", le 3*8 minutes au seuil et toutes les conneries que l'on peut trouver dans Running bidule, trottinage inernational et autres tableaux excel en couleurs. Mettre de la pente dans le tartan c'est prendre des bonnes grosses pompes d'un kilo piece, un bon vieux piolet Guide de Charlet Moser un monstre des années 80 lame en acier forgé, lourd mais réputé incassable tu peux creuser ta piscine avec. C'est un baudard, une corde, des broches à glace, le gros sac voir deux si ta copine calanche. Et avanti, à l'assault des pentes eneigées des Ecrins. De l'alpinisme quoi. L'intérêt n'est pas compliqué à comprendre, on enquille 2200m de dénivelé positif en 5km, tu comprendras camarade runners qu'avec 45% de pente moyenne les parties courables ne font pas légion. Ca forge le mental, c'est dur, c'est haut, c'est beau et quand tu attaques le grand col Ferret fin Août avec le mini short Raidlight, le débardeur et le sac de 3kg tu as juste l'impression de voler, de planer. Donner l'impression à son corps que l'UTMB, c'est...plat ! Voilà la stratégie.

En ce premier week-end de Juillet c'est vers le col du Pic du Glacier Blanc que sommes parti, directement depuis le Pré de Madame Carle parce que la nuit en refuge avec les ronflements et les odeurs de pied merci bien. Mais c'est non ! Départ à quatre heure, deux heures et 750m plus haut nous passons devant le refuge vide. Nous poursuivons vers le glacier où nous prenons pied vers 8h. A la quatrième crevasse enjambées on se décide à s'encorder, ce n'est pas franchement obligatoire mais c'est quand même plus prudent. Après un petit coup de cul, la mythique Barre des Ecrins et sont frangin le Dôme apparaissent majestueux. C'est la différence avec Chamonix où n'importe quel retraité Japonais monte à 3800m ou photographie ZE montagne sans descendre du bus. Ici voir ZE montagne ça se mérite, Le Pelvoux orgueilleux domine la vallée, mais LE 4000m se cache timide au fond d'un plateau glaciaire. Vers la côte 3000m on tire plein Nord vers le Col du Glacier Blanc à 3275m. Les deniers mètres sont difficiles, on est quand même dans le dur depuis plus de 6h et les effets de l'altitude commencent à se faire sentir.


Mais ça passe, la fin à 45° se fait dans une neige qui ne porte pas on s'enfonce jusq'au genou (iso 0°C vers 4500m) la sortie est en rocher, je découvre le crampronage sur granit, ça tient pas mal. Petit casse crôute et c'est la descente sur le glacier on entre dans le flot des mourants qui descendent du Dôme. On se change au refuge du Glacier Blanc en avalant la délicieuse omelette patate fromage de Nicole. La descente est pénible car nous croisons une autoroute de conquérants du Dôme. Valérie a les quadriceps qui couinent, je la décharge de son sac. Elle retrouve son lit 14H après l'avoir quitté et sombre dans un profond sommeil. Je vais faire un peu de VTT...

1 commentaire:

jujutrail a dit…

J'en rêve de faire de l'alpinisme. Suivre les pas de Lachenal/Terray.
A défaut je vais me mettre minable dans les escaliers lyonnais

Soulary power !