8 juillet 2007

Joie et peine: marathonien et fracture

Vous pouvez agrandir toutes les photos bien sur comme d'hab en cliquant dessus. Je me faisais une joie de vous narrer mon premier marathon, et vlan !! je sors de chez le radiologue : fracture du sésamoïde droit... En fait cette douleur est apparue d'un coup (peut-être une fracture de fatigue) le 3 juin lors du trail des trois dents, mais j'avais tellement mal à cause de mon point de coté que je ne l'ai pas remarqué. Depuis j'ai mal à chaque sortie. Pendant le marathon du Mont Blanc j'ai eu mal du début à la fin, au col des montets j'ai serré à bloc mes chaussures jusqu'au km 30, je prenais appui sur l'extérieur mais je souffrais à chaque pas et si je posais le pied sur un caillou (et il y en a 2 ou 3 sur le parcours) ça me tirait un cri de douleur. J'ai bien entendu pas du tout attaqué dans les descentes ce que je préfère bien sûr.. Tout s'écroule !!!! Bon je vais quand même me lancer dans ce récit. Départ un peu préscipité de Lyon samedi vers 16h. Attention aux limitations de vitesses, je serai prudent et quand le Mont Blanc apparait au bout de la route, le message "arrivée" clignote dans ma petite tête. C'est un peu naze en fait c'est plutôt départ qui devrait scintiller. Mais rien n'arretera un Bicshow déterminé, salut au drapeau en passant. j'en fait trop là, bon OK. Retrait du dossard le 986 il se lit aussi bien par celui qui le porte que par les autres. Rendez-vous fixé avec nathalie qui arrive du Népal pour le marathon de l'éverest. Nous établissons ensemble la stratégie de course. Le choix final se jouera entre : "A fond au début, j'accélère dans la montée du col des Posettes et je finis à bloc" ou le très BackSide Spirit "Doucement au début, je gère la montée des Posettes et je finis tranquille" le choix fut Cornélien, mais au finial et d'une courte tête l'option 2 est retenue. Retour sur Passy, pasta à Saint Gervais. De retour à la chambre gentiment prétée par JP, je m'affaire à tout préparer pour le lendemain. Je me couche vers 23h30 en lisant le manuel de mon cardio, je me fais un petit fitness test, résultat : 44, good. Me voilà rassuré, je m'endors comme un bien heureux. Levé 6h départ et hop direct en tenue pour rejoindre la zone de départ dans le flot. L'ambiance est bonne on se fait photographier devant la ligne, mais la vraie difficulté est de se faire photographier devant l'autre ligne, 42,195km plus loin et 2240m plus haut. Je me glisse vers l'arrière de la ligne quand Nathalie me hèle depuis le bistrot du coin. Ah Ok ça commence au bistrot alors c'est comme le reste de la vie, tout commence au bistrot... Un grand caf et hop en route vers le départ. Nathalie n'a pas pris ces batons mal conseillée par quelqu'un de l'organisation lui annonçant que c'était interdit. Pas grave son assistance va les déposer à Argentière. Le speaker se met à bosser, le compte à rebours est parti 5, 4, 3, 2 Pan. Ah bon c'est comme ça ici ? Et nous nous élançons dans la joie et la bonne humeur dans les rues de Cham. Très rapidement (km 2) je me retrouve dans la queue du peloton comme on le voit très bien sur ce passage de pont.
Après avoir franchi le premier kilomètre en 7 minutes je fais rapidement le calcul 10km en 70 minutes je suis sur un rythme de 5h sur le plat sur le plat avec un objectif de 7h30 j'ai un peu de marge. J'applique alors une théorie lue sur http://www.kikourou.net/ : tant que je suis sur le plat, je cours 5 minutes et marche 1 minute. 2ème km un peu moins de 8 minutes soit 5h30 OK c'est bon je prends cette stratégie. Puis chemin s'élève d'environ 200m à droite coté massif du Mont Blanc. Premier ravito en redescendant sur Lavancher 8km 1h toujours sur 5h30, je dépose un tube de gel vide et taille la route, sur un chemin, un suporter agite sa cloche, il a déjà vu passer 1000 personnes et a toujours la peche, bravo ! Je passe un vieux monsieur, il m'annonce qu'il est est le doyen de l'épreuve avec 79 ans, il m'explique aussi qu'avec le dossard 118, c'est lui qui file les infos. Chouette j'en profite pour lui en demander plein, pardille il en est à son 5ème marathon du Mont Blanc. Un peu plus loin, je vois se profiler une traileuse bien équipée avec qui je ferais toute la route, Ana Arteaga venue spécialement du Vénézuela pour cette course. On la voie ici sous un rayon de soleil dans la forêt savoyarde. Au détour d'un virage, un coureur apparait devant puis accélère et disparait à nouveau. Arrive enfin le bout de la Vallée et Tré le Champ en face d'un superbe gite d'étape où j'ai dormi déjà deux fois lors d'un précédent tour du Mont Blanc et l'année dernière pour ma reprise sportive. voir le reportage d'alors :http://bicshowsport.blogspot.com/2006/05/avril-2006-retour-au-sport-3-semaines.html)
Borat en profite pour se faire prendre en photo, c'est dingue ce mec s'est fait prendre en photo par son pote à peu près partout
sans décrocher un mot avec une attitude et un physique à la Borat, c'était très drôle. Voici d'ailleurs son compagnon appareil au poignet qui quitte le ravito. La montée vers le col des Montets est courte et facile, arrivé en haut je serre mes chaussures à bloc, mon pied droit me fait terriblement souffrir. Je ne sais pas encore que c'est une fracture. Je prends le temps de m'arreter pour poser culote un concurrent croit que c'est un itinéraire de délestage et tente de me suivre, je lui confirme que si l'option délestage est bien réelle, la possibilité sportive de cette route est plus que limitée. Je reprends la descente,j e voudrais attaquer à bloc, mais mon pied droit me fait souffrir et m'en empeche. Le paysage devient champètre, des cloches raisonnent dans un champ, je m'attends à croiser un nouveau suporter mais non, des vaches batifolent au milieu du passage. Ca fait quand même des spectateurs c'est toujours ça. Arrivée sur la première barrière horaire de Vallorcine qui était fixée à 10h15, je passe à 9h40, soit 35min d'avance. C'est un signe encourageant, j'ai "avalé" les 19 premiers km en 2h40 sur une moyenne de 7,14km/h, ma vitesse habituelle sur trail. Ravito léger c'est à dire un peu d'eau. Et on attaque tout de suite dans le dur, la montée du col des Posettes 750mD+ en 6km soit une pente moyenne de 12,5% sur une bonne piste forestière. Le panneau 20km arrive assez vite au pied de la montée, en l'absence du panneau Semi, il sonne un peu comme la moitié et on se met à penser, maintenant "On rentre !" Mon pote Raymond monte bien, c'est à dire à peu près comme moi si je ne m'arrêtait pas tous les 50 m pour prendre des photos, voire même mieux que moi puisqu'il me met environ 50 m au col . La montée est dure, longue mais superbe. Ana avec son altimètre nous prouve s'il en était besoin que l'on ne monte pas trop mal. L'horizon baisse doucement preuve que l'on approche du col. Pose de quelques minutes pour m'étirer. Le panneau 25 km est en vue à quelques dizaines de mètres du col et du check point électronique. Le ravitaillement arrive à point nommé, le point de vue est superbe. il est près de 11h j'ai mis 1h20 pour monter les 750m de dénivelé 564m/h ce qui n'est pas si mal soit 5,4 km/H ce qui n'est pas terrible même en montée. Des alpinistes de retour de course nous félicitent admiratifs ce qui est assez drôle car en général je suis toujours admiratif de ce que font les alpinistes. Un bénévole du ravitaillement indique à la radio à ses collègues dans la vallée qu'ils peuvent allumer les barbecue, ils sont en train de plier, les derniers arrivent. Le BackSide Spirit en quelques sorte. Il se fait pardonner sa grossierté en me prenant en photo devant les drus. Je m'assois et fais quelques étirements.
















Et c'est reparti pour une folle descente, je l'attendais avec impatience, encore une fois, je suis un tantinet handicapé par mon pied et suis obligé de descendre tranquillement. La vallée de Chamonix est à nos pied, croisons quelques randonneurs, je double un collègue du marathon qui a du mal à mettre un pied devant l'autre. Je l'encourage, lui propose un gel, mais il a déjà décidé d'abandonner et d'aller rejoindre le télécabine. Je continue ma descente en profiant du paysage, à l'arrivée sur le village du tour, nous croisons une caravanne de 3 mules et d'une dizaine de randonneurs par mule qui partent sur le tour du Mont Blanc, enfin la version une semaine c'est à dire qu'il partent du Tour et s'arrêtent à Notre Dame de la Gorge. Ils me posent quelques questions sur le parcours, je les félicite pour leur choix de randonnée, car le Tour du Mont Blanc est un très beau parcours. A ce moment de la course, je crois encore que je participerai au 1/2 UTMB fin aout. Au télécabine on rejoint la route, la fatigue commence à se faire sérieusement sentir quand arrive le pannneau 30km dans le petit village de Montroc, 2ème passage devant la gare c'est la barrière horaire de 12h30, il est 11h55, je suis toujours à 35 minutes devant, je


n'ai pas progressé d'une seconde. C'est cette foutue descente, 50 minutes pour faire 6 km et 650m de dénivelé négatif à 7,2km/h. A ce niveau là c'est lamentable. On grimpe au dessus du tunnel par le même chemin que 3h plus tôt et le ravito de Tré le champs se profile avec son poste de secours où je retrouve Nathalie qui a pris une pelle monumentale et fait sa chochotte en attendant les secours sous prétexte que ça pisse le sang. Je lui tient compagnie quelques instants et en profite pour faire examiner mon pied. Bien entendu en l'absence de radio, personne ne pense à la fracture, par contre le secouriste remarque aux profondes marques rouges que ma chaussure était un poil serré. Je dessère, une bénévole très sympa fait des allers-retours entre la table du ravito et le poste de secours pour me remplir mon camelback. Enfin l'ambulance de Nathalie arrive pour embarquer les abandons du coin. On se promet de s'appeler quand elle sort de l'hosto et je repars, l'abandonnant à son triste sort. Il reste 11 kilomètres et 900 mètres de dénivelé positif. Je pars sur un bon rythme, reprends 4 coureurs avant le kilomètres 35 dont raymond qui sachant qu'il va finir ne prends aucun risque


pour assurer son statut de plus vieux finisher avec 79 ans. Je suis dans les roues d'Ana (observez ces beaux champignons) quand arrive le panneau du 35, je suis au bord du gouffre. On le voit nettement à la tronche que je tire sur la traditionnelle photo/panneau. Plus que 7 bornes. je commets une erreur fatale au ravito à 35,6km je suis devant Ana, mais je descends de quelques mètres sur le ravito faire un peu d'eau alors que je n'en ai pas besoin. Ana ne veut pas descendre et tire tout droit. Elle passe, je repars plein but revient sur elle, elle accélère pour me tenir à distance et tout doucement augmente cette avance jusqu'à l'arrivée avec 3 minutes. Je vis ces quelques km assez difficilemennt. Passage à la flégère, dernière barrière horaire, à 13h50 pour 14h15, je perds 10 minutes sur la limite. Un peu d'eau dans le sac et c'est reparti pour les 7 derniers kilomètres. Parfois comme dans ce passage étroit avec des escaliers on entend le speaker de l'arrivée. Chaque marche en descentes m'arrache un cri, j'ai les cuisses explosées. Dernier ravito au km 39, le photographe de http://www.photo-sports.net/ me lance un "allez marathonien" je me rends alors compte qu'il a raison, je vais finir mon premier marathon, je donne tout ce que j'ai et passe devant lui en larme, j'attends avec impatience la photo. Au panneau 40 km un homme attends sa fille Emmanuelle espoir féminine. Il me propose de me prendre en photo. Le moral est au beau fixe. Sortie de la forêt, je vois Ana qui attaque la montée je me résigne, je ne la rejoindrai pas, je cours dans la descente. Et en route pour la gloire. La dernière montée de 250m est entièrement visible. on entend distinctement le speaker qui félicite les arrivants. Je mets le nez dans les batons et pioche jusqu'en haut le panneau 41 le 42, dernier virage, dernière côte, ça se redresse un peu je sprinte à fond et passe la ligne. Ca y est je l'ai fait. Je suis marathonien, 842ème sur 1006 artants et 853 arrivants en 8h08m26s à 5,2km/h. C'est pas un temps terrible mais je suis heureux. Je chope une bouteille, m'assois sur la pelouse, m'arrose les jambes, fais quelques étirements et m'incruste en discutant avec Ana dans l'énorme file d'attente de PlanPraz pour le retour vers Chamonix. Une navette me conduit au camp de base, change, douche et repas avec abondance de carottes et de fromage. J'admire ma médaille de marathonien. Le retour sera plus cool que prévu, j'arrive à Lyon avec ma médaille et plein de chocolat Suisse.

Malheureusement ce qui devait être une préparation pour le tour du Beaufortain et du 1/2UTMB sera peut-être la dernière course de l'année. Enfin la natation et le vélo c'est sympa.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

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Anonyme a dit…

Faut être un peu zinzin pour s'attaquer à ce genre de raid ! Bravo pour la volonté et bonne chance pour la suite...

Anonyme a dit…

Ce genre d'exploit me laisse toujours reveuse....

Anonyme a dit…

aouh fichtre ben lexploua du bicshauw ! bravissimo